NR 24/03/2019

Concours des vins de Thouars : déguster en matinée, c'est une révolution de palais

Publié le 24/03/2019 à 04:55

Hier, pour la première fois à Thouars, les jurés du concours des vins ont officié le matin. 183 échantillons de 25 appellations de Loire ont été passés au crible.

Les effluves de café sont à peine dissipées, le goût de la tartine beurrée tout juste évaporé. Voilà pourtant que les 82 jurés du concours national des vins de Thouars se pressent déjà à l’entrée de l’une des salles de l’orangerie du château de Thouars. Comme de coutume, le site accueillera dans la foulée le 72e Salon des vins et terroirs, du vendredi 29 au dimanche 31 mars prochains.
Dès 9 h 45, tout le monde s’installe à sa table pour écouter les ultimes consignes et conseils de Thierry Vrignaud, président du comité d’organisation : « Chacun possède une fiche pour donner une note d’impression générale et des commentaires plus détaillés sur chaque vin dégusté. Vous pouvez déguster les vins dans l’ordre que vous souhaitez. »
Des amateurs et des prosLe ton est détendu, l’ambiance conviviale. Mais il ne faut pas s’y tromper : pas question de chômer. Le concours thouarsais, consacré uniquement aux vins de Loire, rassemble cette année 183 échantillons issus de 25 appellations. En une heure trente environ, tout doit être goûté ! Certaines tablées ont une dizaine de bouteilles à tester. D’où l’importance de ne pas partir trop vite et se laisser griser…
« La plupart des spécialistes estiment que c’est mieux de déguster le matin car le palais est plus disponible », indique Thierry Vrignaud. Une petite révolution dont la plupart des jurés ne semblent pas se plaindre. Ils sont pour moitié des professionnels du vin (restaurateurs, cavistes, œnologues…), pour l’autre des amateurs souvent éclairés.
Plus disponibles, leurs palais paraissent également plus exigeants. « Le nez est satisfaisant mais il manque de qualité en bouche », entend-on du côté des cabernet-d’anjou. « On va dire moyen moins, je ne suis pas convaincu », souffle un autre juré dédié au bourgueil, une appellation qui, comme le vouvray, faisait son retour à Thouars après plusieurs années d’absence. La matinée s’étire, les bouteilles se vident, les crachoirs et les carnets de note se remplissent. Il est temps de ramasser les copies. Ça tombe bien, c’est déjà l’heure de l’apéro !

Frédéric MICHEL

Journaliste, rédaction de Thouars

 

Vu dans la Nouvelle République  du 9 mars

 

Séquence dégustation pour les bénévoles du Salon des vins

 

Le sauvignon d’Alain et Gilles Lemoine, installés à Val-en-Vignes, sera l’une des vedettes du 72e Salon des vins et terroirs, du 29 au 31 mars à l’orangerie.

Comme on ne fait pas de moelleux ou demi-sec, on pensait ne jamais avoir notre vin dans le tonneau du Salon… La surprise n’en est que plus belle pour les vignerons Alain et Gilles Lemoine, frères jumeaux et troisième génération familiale à veiller sur le domaine de La Gachère à Saint-Pierre-à-Champ, sur la commune de Val-en-Vignes, à un jet de pierre du Maine-et-Loire.
Leur sauvignon 2018 va en effet passer à la postérité à la fin du mois, en remplissant le tonneau de 60 litres qui trône chaque année au beau milieu de la fête, fourni par un vigneron du terroir thouarsais et servi notamment aux invités lors de l’inauguration.
2018, une année “ exceptionnelle ”

« Nous avions dans l’idée de changer un peu les habitudes en choisissant un blanc sec plutôt qu’un moelleux ou demi-sec », explique Thierry Vrignaud, président du comité d’organisation.
On peut garantir aux futurs dégustateurs qu’ils ne perdront pas au change. On voyage sans effort et avec douceur grâce aux notes d’ananas et fruits exotiques de ce sauvignon « équilibré, avec une bonne acidité », dit Gilles Lemoine. Ce vin est aussi le reflet de son temps : « 2018 est une année assez exceptionnelle en blanc, mais surtout en rouge », ajoutent les deux vignerons.
Ils élèvent, sur les 32 hectares de leur exploitation qui compte cinq salariés, « le vin le plus au nord de la Nouvelle-Aquitaine », l’une des principales régions viticoles de France. Raison de plus, justement, pour ne pas perdre le nord… « Un vigneron qui dit qu’il sait, il n’a rien compris. On repart d’une feuille blanche à chaque fois. C’est la nature qui commande, il y a des paramètres qu’on ne maîtrise pas. C’est tout le charme de ce métier. » Cette humilité et ce doux mystère ajoutent au plaisir de la dégustation.
Les frères Lemoine commercialisent chaque année « 60.000 à 70.000 bouteilles. On fait aussi de plus en plus de ventes en BIB ». Une solution plus économique pour le consommateur, à laquelle l’univers viticole doit s’adapter. Thierry Vrignaud abonde : « C’est important de faire évoluer le Salon avec les nouvelles formes de commercialisation et les nouvelles habitudes de consommation, comme pour le bio par exemple, tout en conservant l’esprit thouarsais qui fait notre force ». Et qui fait aussi celle des vins du Thouarsais.
Portes ouvertes au domaine de La Gachère du vendredi 8 au dimanche 10 mars, de 9 h à 19 h. Tél. 05.49.96.81.03.

Mise en perce 2019NR

Séquence dégustation pour les bénévoles du Salon des vins au domaine de la Gachère, à Saint-Pierre-à-Champ, sur lequel la famille Lemoine veille depuis trois générations. 
© Photo NR